Et des idées préconçues
La seconde raison se base sur les idées préconçues que nous professons en général à l’égard du psychisme. L’étude des questions psychiques commence à peine ; jusqu’à ce jour leur solution nous a été donnée par les religions, les philosophies, les doctrines diverses et chacun de nous s’est rallié au système le plus conforme à son tempérament. Nous pouvons être négateur ou croyant, sceptique ou crédule, matérialiste ou spiritualiste, peu importe ; nous ne pouvons nous empêcher d’établir,
La seconde raison se base sur les idées préconçues que nous professons en général à l’égard du psychisme. L’étude des questions psychiques commence à peine ; jusqu’à ce jour leur solution nous a été donnée par les religions, les philosophies, les doctrines diverses et chacun de nous s’est rallié au système le plus conforme à son tempérament. Nous pouvons être négateur ou croyant, sceptique ou crédule, matérialiste ou spiritualiste, peu importe ; nous ne pouvons nous empêcher d’établir,
à l’égard des destinées de l’âme, un édifice métaphysique, qui a ses fondations dans le plus profond de nous-mêmes et que nous rattachons au système religieux ou philosophique auquel il s’adapte le mieux. Nous devenons alors irréductibles, et dans les discussions, nous nous heurtons ou nous nous accordons avec notre interlocuteur dans la mesure où ses idées psychiques s’éloignent ou se rapprochent des nôtres. Si nos croyances ne sont pas en affinité avec les siennes, l’entente devient impossible, puisqu’elle nécessiterait le renversement d’une conviction dont les racines sont au plus intime de notre être, et qui s’est affirmée à chaque effort de notre pensée. Prenons, par exemple, la croyance aux vies successives : la religion bouddhique et la doctrine théosophique l’admettent, la religion catholique et la doctrine gnostique la rejettent, les scientifiques modernes lui opposent celle de l’hérédité. Il est certain que catholique, gnostique et savant, d’une part, bouddhiste, théosophe et spirite, d’autre part, ne pourront aborder cette question sans se heurter ; ils pourront échanger avec plus ou moins de subtilité de nombreux arguments, ils ne s’entendront pas. De même, la télépathie, la voyance et autres phénomènes psychiques déterminent immédiatement chez celui qui en entend parler une opinion arrêtée, hostile ou non, parce qu’ils touchent aux destinées de l’âme et ébranlent notre édifice métaphysique. C’est pourquoi les publications, quoique nombreuses, qui sont faites à leur sujet, n’aboutissent, la plupart du temps, qu’à des discussions stériles.