Le grand dictionnaire de cuisine


Athènes, avec ses vins sucrés, ses fruits, ses fleurs, ses pâtisseries, ses desserts, qui étouffaient le dîner, n’eut jamais ce que les Romains appelèrent la grande cuisine.
Rome mangea mieux, et surtout plus substantiellement qu’Athènes: ce qui ne l’empêcha pas, chose bizarre, d’avoir autant d’esprit qu’elle.
Ses premiers cuisiniers furent grecs; mais, vers la fin de la République, aux temps de Sylla, de Pompée, de Lucullus et de César, la cuisine romaine prit son développement, et surtout atteignit toute sa délicatesse.

Tous ces ravageurs du monde, qui allaient porter le nom et les fers de Rome au nord, au midi, à l’orient et à l’occident, emmenaient avec eux leurs cuisiniers; et ceuxci rapportaient de tous les pays à Rome les plats qu’ils avaient jugés dignes d’une table romaine. De même que Rome eut un Panthéon pour tous les dieux elle eut un temple pour toutes les cuisines.