Franz Anton Mesmer
Ce médecin né en 1734 à Weiler, en Allemagne, fit sa thèse de doctorat sur « l'influence des planètes sur le corps humain ». Il essayait de démontrer qu'une énergie, le « magnétisme animal », vient du cosmos pénétrer tous les corps, et peut avoir une influence sur notre santé. Cette théorie ressemble à la notion d' « énergie
vitale », de la Chine ancienne, de prâna hindou, et de « munis » chère à Paracelse. Actuellement, les Soviétiques étudient une force semblable qu'ils appellent 1' « énergie bioplasmique ».
Les Tchécoslovaques parlent d' « énergie psychotronique ».
Sheila Ostrander et Lynn Schroeder rapportent, dans leur livre sur les Fantastiques recherches parapsychiques en U.R.S.S. qu'un chercheur tchécoslovaque, Robert Pavlita, a mis au point un générateur que l'on peut « charger » mentalement. Le docteur Julius Krmessky, mathématicien et physicien, communiqua ses conclusions aux membres du comité directeur de la faculté des sciences physiques de l'Institut pédagogique de Trnava : « La force fournie pour faire tourner l'appareil ne peut s'expliquer ni par la température, l'électricité statique ou un courant d'air. Cette énergie émane de l'homme et l'opérateur peut en avoir le contrôle mentalement. Elle traverse, sans déviation ni perte, le verre, l'eau, le bois, le carton et tous les métaux. » En France, un ingénieur radio-électricien, L. Turenne, a mis en évidence ce qu'il appelle des « ondes de forme » montrant le pouvoir de focalisation qu'ont certaines formes. Une équipe de chercheurs étudie ces ondes à Saclay, à titre de violon d'Ingres. Elle obtient, en collaboration avec un médecin, des résultats intéressants sur le plan de la santé, grâce à un « chargeur d'ondes cosmiques ». Autosuggestion ou confirmation du « magnétisme animal » ? Nous le verrons plus loin.
Revenons à Mesmer. D'après lui, ce « fluide cosmique bienfaisant » peut se transmettre d'un sujet à un autre. A l'aide de passes et de manipulations, il obtient de nombreuses guérisons qui lui valent l'hostilité de ses confrères. Un incident servira de prétexte au scandale : une jeune fille atteinte de cécité, Maria Theresa Paradies,
pianiste de l'impératrice, soignée par lui, serait devenue sa maîtresse. Après une légère amélioration, elle redevient complètement aveugle quelques semaines plus tard, et Mesmer est contraint de quitter Vienne.
Il s'installe à Paris, dans un hôtel particulier, place Louis-le-Grand (aujourd'hui 16, place Vendôme). Des consultations particulières, il passe aux séances collectives. Comme le fait remarquer le docteur Rager, il est en cela un initiateur des thérapies de groupe. Il met au point ses célèbres « baquets ». Ce sont des réservoirs remplis de bouteilles d'eau magnétisée, dans lesquelles plongent des tiges de fer dont la partie supérieure se termine en pointe. On les applique sur les organes malades. Une corde relie tous les « patients » pour équilibrer le fluide, et une musique « forte » retentit au piano. (Mesmer, ami de Mozart, était en effet grand amateur de musique. Il introduisit l'harmonica en France.)
Vêtu d'une robe lilas, une baguette de fer à la main, le Maître faisait des impositions sur le dos et le ventre des malades. Bailly, astronome membre de l'Académie des sciences, rapporte, sur la demande de Louis XVI : « Quelques malades n'éprouvent rien, d'autres crachent, sentent une chaleur locale ou une chaleur universelle et ont des sueurs. D'autres sont agités, tourmentés par des convulsions. Ces convulsions sont extraordinaires par leur nombre, leur durée, leur force. On en a vu durer plus de trois heures. Elles sont caractérisées par des mouvements involontaires et précipités de tous les membres et du corps entier, par le resserrement de la gorge, par des soubresauts des hypocondres et de l'épigastre, par le trouble et l'égarement des yeux, par des cris perçants, des pleurs, des hoquets et des rires immodérés. Elles sont précédées ou suivies d'un état de langueur et de rêverie, d'une sorte d'abattement et même d'assoupissement. (...) On a observé que, dans le nombre des malades en crise, il y avait toujours beaucoup de femmes et peu d'hommes ; que ces crises mettaient une ou deux heures à s'établir, et que, dès qu'il y en avait une d'établie, toutes les autres commençaient successivement et en peu de temps. »
On voit tout de suite le rapport que peuvent avoir ces crises avec les « transes cultuelles » dont nous avons parlé précédemment.
Une polémique s'engage, grandement activée par Mesmer, qui s'y connaissait en publicité aussi bien qu'Alcibiade (ce général athénien avait acheté un très beau chien, et tout Athènes en parla pendant quinze jours.
Il lui fit alors couper la queue, et Athènes fut encore en effervescence pendant un mois. Morale de l'histoire :
que l'on en dise du bien ou que l'on en dise du mal, peu importe, pourvu qu'on en parle.)
Avec ses deux ouvrages, Mémoire sur la découverte du magnétisme animal (1779) et Précis historique des faits relatifs au magnétisme animal (1781), Mesmer allume un feu qui ne s'éteignit pas même après sa condamnation par les académies en 1784 (Académie des sciences et Académie de médecine).
« Ayant démontré par des expériences décisives que l'imagination sans magnétisme produit des convulsions et que le magnétisme sans imagination ne produit rien, rien ne prouve l'existence du fluide magnétique animal. »
Un rapporteur, de Jussieu, rédigea une note personnelle dans laquelle il faisait état de guérisons incontestables et demandait que soit étudiée la médecine que l'on pourrait en tirer. Deslon, disciple de Mesmer, premier médecin de Mgr le comte d'Artois, remarque :
« Si la médecine d'imagination est la meilleure, pourquoi ne ferions-nous pas de la médecine d'imagination ? »
C'est sur cette voie que vont poursuivre les disciples du Maître.
Ce médecin né en 1734 à Weiler, en Allemagne, fit sa thèse de doctorat sur « l'influence des planètes sur le corps humain ». Il essayait de démontrer qu'une énergie, le « magnétisme animal », vient du cosmos pénétrer tous les corps, et peut avoir une influence sur notre santé. Cette théorie ressemble à la notion d' « énergie
vitale », de la Chine ancienne, de prâna hindou, et de « munis » chère à Paracelse. Actuellement, les Soviétiques étudient une force semblable qu'ils appellent 1' « énergie bioplasmique ».
Les Tchécoslovaques parlent d' « énergie psychotronique ».
Sheila Ostrander et Lynn Schroeder rapportent, dans leur livre sur les Fantastiques recherches parapsychiques en U.R.S.S. qu'un chercheur tchécoslovaque, Robert Pavlita, a mis au point un générateur que l'on peut « charger » mentalement. Le docteur Julius Krmessky, mathématicien et physicien, communiqua ses conclusions aux membres du comité directeur de la faculté des sciences physiques de l'Institut pédagogique de Trnava : « La force fournie pour faire tourner l'appareil ne peut s'expliquer ni par la température, l'électricité statique ou un courant d'air. Cette énergie émane de l'homme et l'opérateur peut en avoir le contrôle mentalement. Elle traverse, sans déviation ni perte, le verre, l'eau, le bois, le carton et tous les métaux. » En France, un ingénieur radio-électricien, L. Turenne, a mis en évidence ce qu'il appelle des « ondes de forme » montrant le pouvoir de focalisation qu'ont certaines formes. Une équipe de chercheurs étudie ces ondes à Saclay, à titre de violon d'Ingres. Elle obtient, en collaboration avec un médecin, des résultats intéressants sur le plan de la santé, grâce à un « chargeur d'ondes cosmiques ». Autosuggestion ou confirmation du « magnétisme animal » ? Nous le verrons plus loin.
Revenons à Mesmer. D'après lui, ce « fluide cosmique bienfaisant » peut se transmettre d'un sujet à un autre. A l'aide de passes et de manipulations, il obtient de nombreuses guérisons qui lui valent l'hostilité de ses confrères. Un incident servira de prétexte au scandale : une jeune fille atteinte de cécité, Maria Theresa Paradies,
pianiste de l'impératrice, soignée par lui, serait devenue sa maîtresse. Après une légère amélioration, elle redevient complètement aveugle quelques semaines plus tard, et Mesmer est contraint de quitter Vienne.
Il s'installe à Paris, dans un hôtel particulier, place Louis-le-Grand (aujourd'hui 16, place Vendôme). Des consultations particulières, il passe aux séances collectives. Comme le fait remarquer le docteur Rager, il est en cela un initiateur des thérapies de groupe. Il met au point ses célèbres « baquets ». Ce sont des réservoirs remplis de bouteilles d'eau magnétisée, dans lesquelles plongent des tiges de fer dont la partie supérieure se termine en pointe. On les applique sur les organes malades. Une corde relie tous les « patients » pour équilibrer le fluide, et une musique « forte » retentit au piano. (Mesmer, ami de Mozart, était en effet grand amateur de musique. Il introduisit l'harmonica en France.)
Vêtu d'une robe lilas, une baguette de fer à la main, le Maître faisait des impositions sur le dos et le ventre des malades. Bailly, astronome membre de l'Académie des sciences, rapporte, sur la demande de Louis XVI : « Quelques malades n'éprouvent rien, d'autres crachent, sentent une chaleur locale ou une chaleur universelle et ont des sueurs. D'autres sont agités, tourmentés par des convulsions. Ces convulsions sont extraordinaires par leur nombre, leur durée, leur force. On en a vu durer plus de trois heures. Elles sont caractérisées par des mouvements involontaires et précipités de tous les membres et du corps entier, par le resserrement de la gorge, par des soubresauts des hypocondres et de l'épigastre, par le trouble et l'égarement des yeux, par des cris perçants, des pleurs, des hoquets et des rires immodérés. Elles sont précédées ou suivies d'un état de langueur et de rêverie, d'une sorte d'abattement et même d'assoupissement. (...) On a observé que, dans le nombre des malades en crise, il y avait toujours beaucoup de femmes et peu d'hommes ; que ces crises mettaient une ou deux heures à s'établir, et que, dès qu'il y en avait une d'établie, toutes les autres commençaient successivement et en peu de temps. »
On voit tout de suite le rapport que peuvent avoir ces crises avec les « transes cultuelles » dont nous avons parlé précédemment.
Une polémique s'engage, grandement activée par Mesmer, qui s'y connaissait en publicité aussi bien qu'Alcibiade (ce général athénien avait acheté un très beau chien, et tout Athènes en parla pendant quinze jours.
Il lui fit alors couper la queue, et Athènes fut encore en effervescence pendant un mois. Morale de l'histoire :
que l'on en dise du bien ou que l'on en dise du mal, peu importe, pourvu qu'on en parle.)
Avec ses deux ouvrages, Mémoire sur la découverte du magnétisme animal (1779) et Précis historique des faits relatifs au magnétisme animal (1781), Mesmer allume un feu qui ne s'éteignit pas même après sa condamnation par les académies en 1784 (Académie des sciences et Académie de médecine).
« Ayant démontré par des expériences décisives que l'imagination sans magnétisme produit des convulsions et que le magnétisme sans imagination ne produit rien, rien ne prouve l'existence du fluide magnétique animal. »
Un rapporteur, de Jussieu, rédigea une note personnelle dans laquelle il faisait état de guérisons incontestables et demandait que soit étudiée la médecine que l'on pourrait en tirer. Deslon, disciple de Mesmer, premier médecin de Mgr le comte d'Artois, remarque :
« Si la médecine d'imagination est la meilleure, pourquoi ne ferions-nous pas de la médecine d'imagination ? »
C'est sur cette voie que vont poursuivre les disciples du Maître.