Le grand dictionnaire de cuisine.. Quelques mots au lecteur
L’homme reçut de son estomac, en naissant, l’ordre de manger au moins trois fois par jour, pour réparer les forces que lui enlèvent le travail et, plus souvent encore, la paresse.
L’homme reçut de son estomac, en naissant, l’ordre de manger au moins trois fois par jour, pour réparer les forces que lui enlèvent le travail et, plus souvent encore, la paresse.
Comment l’homme est-il né? dans quel climat assez vivifiant et assez nourricier, pour arriver, sans mourir de faim, à l’âge où il peut chercher sa nourriture et se la procurer?
C’est là le grand mystère qui a préoccupé les siècles passés et qui préoccupera, selon toute probabilité, les siècles à venir. Les plus anciens mythologues le font naître dans l’Inde; et, en effet, l’air tiède qui s’élève entre les monts Himalaya et les rivages qui s’étendent de la pointe de Ceylan à celle de Malacca indique assez que là fut le berceau du genre humain.
D’ailleurs l’Inde n’est-elle point symbolisée par une vache? et ce symbole ne veut-il pas dire qu’elle est la nourrice du genre humain? Combien de pauvres Hindous, qui ne se sont jamais préoccupés de ces symboles, ne se seraient-ils pas crus damnés s’ils n’étaient pas morts en
tenant dans leurs mains une queue de vache?
Mais, quelque part que l’homme soit né, il faut qu’il mange; c’est à la fois la grande préoccupation de l’homme sauvage et de l’homme civilisé. Seulement, sauvage, il mange par besoin. Civilisé, il mange par gourmandise.
C’est pour l’homme civilisé que nous écrivons ce livre; sauvage, il n’a pas besoin d’être excité à l’appétit. Il y a trois sortes d’appétits:
1/Celui que l’on éprouve à jeun, sensation impérieuse qui ne chicane pas sur les mets et qu’au besoin on apaiserait avec un morceau de chair crue aussi bien qu’avec un faisan ou un coq de bruyère rôti.
2/Celui que l’on ressent lorsque, s’étant mis à table sans faim, on a déjà goûté d’un plat succulent qui a consacré le proverbe: L’appétit vient en mangeant.
Le troisième appétit est celui qu’excite, après le mets succulent venu au milieu du dîner, un mets délicieux qui paraît à la fin du repas, lorsque le convive sobre allait quitter sans regrets la table, où le retient cette dernière tentation de la sensualité.
C’est là le grand mystère qui a préoccupé les siècles passés et qui préoccupera, selon toute probabilité, les siècles à venir. Les plus anciens mythologues le font naître dans l’Inde; et, en effet, l’air tiède qui s’élève entre les monts Himalaya et les rivages qui s’étendent de la pointe de Ceylan à celle de Malacca indique assez que là fut le berceau du genre humain.
D’ailleurs l’Inde n’est-elle point symbolisée par une vache? et ce symbole ne veut-il pas dire qu’elle est la nourrice du genre humain? Combien de pauvres Hindous, qui ne se sont jamais préoccupés de ces symboles, ne se seraient-ils pas crus damnés s’ils n’étaient pas morts en
tenant dans leurs mains une queue de vache?
Mais, quelque part que l’homme soit né, il faut qu’il mange; c’est à la fois la grande préoccupation de l’homme sauvage et de l’homme civilisé. Seulement, sauvage, il mange par besoin. Civilisé, il mange par gourmandise.
C’est pour l’homme civilisé que nous écrivons ce livre; sauvage, il n’a pas besoin d’être excité à l’appétit. Il y a trois sortes d’appétits:
1/Celui que l’on éprouve à jeun, sensation impérieuse qui ne chicane pas sur les mets et qu’au besoin on apaiserait avec un morceau de chair crue aussi bien qu’avec un faisan ou un coq de bruyère rôti.
2/Celui que l’on ressent lorsque, s’étant mis à table sans faim, on a déjà goûté d’un plat succulent qui a consacré le proverbe: L’appétit vient en mangeant.
Le troisième appétit est celui qu’excite, après le mets succulent venu au milieu du dîner, un mets délicieux qui paraît à la fin du repas, lorsque le convive sobre allait quitter sans regrets la table, où le retient cette dernière tentation de la sensualité.