Les éléments psychologiques de la volonté Volonté et désir

Les éléments psychologiques de la volonté
Volonté et désir
Le langage courant confond assez souvent la volonté et le désir. On dit « je veux » pour « je désire ». Cela est particulièrement net chez l'enfant et chez les personnes qui ne réfléchissent pas.

Au reste» des philosophes, tels que Condillac, ont tenté de ramener la volonté au désir.
Cette confusion entre volonté et désir s'explique assez bien parce que le désir et la volonté sont deux impulsions qui nous poussent à l'action et que, ainsi que nous l'avons dit, sans désir il n'y aurait pas de volonté.
Assez souvent, d'ailleurs, désir et volonté sont d'accord: on veut ce qu'on désire et l'on désire ce que l'on veut. Mais il arrive aussi que nos désirs et notre volonté soient en lutte; le désir s'oppose alors à la volonté ou l'entraîne.
En réalité, il y a, entre les deux impulsions, de grandes différences. L'impulsion du désir est un fait d'ordre affectif et celle de la volonté est un fait d'activité. Ce qui signifie que l'impulsion du désir, bien que consciente, est irréfléchie, irrésistible, fatale, désordonnée, troublée, agitée et se porte surtout vers le plaisir, alors que l'impulsion de la volonté est réfléchie, délibérée, choisie et libre. Elle n'est pas un entraînement mais elle est une résolution; elle est ordonnée et calme et elle est portée aussi bien vers des actes pénibles ou douloureux que vers des actes agréables. Ses fins sont possibles et réalisables.
En outre, le désir peut n'être que passager alors que la volonté entraîne notre personnalité tout entière.
Enfin, le désir représente en nous la nature et ses appétits alors que la volonté exprime la maîtrise de soi qui, suivant les cas et les circonstances, satisfait, amortit ou contrarie les appétits naturels. L'homme vertueux, toujours maître de soi, subordonne ses désirs à sa volonté. Et, à ce propos Alain écrit: « L'homme du désir ne sait qu'attendre la manne tandis que l'homme de volonté s'efforce de réaliser une oeuvre. »