Parapsychologie et misonéisme
Mon premier contact avec la notion du paranormal remonte à 1962. Le grand succès de librairie était le Matin des magiciens. Son mélange de réalité et de fiction m'avait gêné, mais l'accumulation de faits venant étayer la thèse avait de quoi ébranler. Heureusement, je faisais partie de « l'Union Rationaliste », qui ne tarda pas à éditer le Crépuscule des magiciens. Ce dernier livre démontait les mécanismes, les « trucs », les faiblesses,
Mon premier contact avec la notion du paranormal remonte à 1962. Le grand succès de librairie était le Matin des magiciens. Son mélange de réalité et de fiction m'avait gêné, mais l'accumulation de faits venant étayer la thèse avait de quoi ébranler. Heureusement, je faisais partie de « l'Union Rationaliste », qui ne tarda pas à éditer le Crépuscule des magiciens. Ce dernier livre démontait les mécanismes, les « trucs », les faiblesses,
de l'ouvrage de J. Bergier et L. Pauwels, et la Logique pouvait de nouveau briller dans le ciel de la Raison, ne
laissant nulle obscurité.
J'étais rassuré. Tout s'expliquait, et ce que la raison ne peut admettre n'existait pas.
C'était une position intellectuelle bien confortable qui me faisait rejeter tout ce qui est vraiment nouveau,
donc de prime abord incompréhensible. Car comprendre, c'est « prendre avec », ajouter une pièce à notre édifice
de connaissances. Si la pièce est trop nouvelle, il y a phénomène de rejet. C'est le « misonéisme ».
Cette peur de la nouveauté peut se manifester de façon violente. Certains chercheurs, pour échapper aux
persécutions dont ils étaient l'objet, ont dû se réfugier dans la folie.
Ce sont les cas célèbres de Wells, qui inventa l'anesthésie à l'éther, de Cantor, mathématicien qui découvrit
les nombres transfinis, de Semmelweis, qui trouva l'asepsie au chlorure de chaux, etc. D'autres ont résisté :
Galilée, Pasteur, Einstein, pour ne citer que les plus célèbres. Une campagne de publicité lancée par I.B.M. en
1972 rappelait la réaction des milieux scientifiques à quelques découvertes :
« La locomotive de G. Stephenson est un monstre redoutable, une folie criminelle. Nous proposons son
interdiction en France » (Académie royale des arts et sciences, 1829).
« Nous devons nous opposer de toutes nos forces à la poursuite criminelle des recherches sur la transfusion
sanguine. Transfuser le sang d'un autre dans les veines d'un patient provoque à court terme la mort, ou du moins,
la folie » (Un journal de médecine et de chirurgie, 1925).
« M. Charles Lindbergh vient de réussir, il est vrai, un exploit peu banal. Mais jamais les compagnies
d'aviation ne seront assez folles pour confier la vie d'un équipage, voire celle des passagers, sur des distances
aussi grandes à ces machines si peu confortables et si peu sûres. » (Bulletin d'une société scientifique française,
1927).
Leur liste est longue. Elle continue aujourd'hui et ne se limitera pas là. L'étude du paranormal, la
« parapsychologie », souffre de préjugés bien français :
1. Le cartésianisme mal compris.
2. Un anticléricalisme latent.
Les « miracles » sont une des preuves avancées pour justifier la religion, et les milieux scientifiques, qui ont
tant souffert de l'emprise de la religion, rejettent le « bébé avec l'eau du bain » : les vrais phénomènes
paranormaux avec les mystifications et les croyances.
Après tout, pour pouvoir dire que ces phénomènes existent, il faut en avoir la preuve. Non pas des études
statistiques, des témoignages, souvent sujets à caution : « La lanterne de l'expérience n'éclaire que celui qui la
porte. » Non. Jouons plutôt les saint Thomas : il faut toucher, mieux, « vivre » la preuve.
sanguine. Transfuser le sang d'un autre dans les veines d'un patient provoque à court terme la mort, ou du moins,
la folie » (Un journal de médecine et de chirurgie, 1925).
« M. Charles Lindbergh vient de réussir, il est vrai, un exploit peu banal. Mais jamais les compagnies
d'aviation ne seront assez folles pour confier la vie d'un équipage, voire celle des passagers, sur des distances
aussi grandes à ces machines si peu confortables et si peu sûres. » (Bulletin d'une société scientifique française,
1927).
Leur liste est longue. Elle continue aujourd'hui et ne se limitera pas là. L'étude du paranormal, la
« parapsychologie », souffre de préjugés bien français :
1. Le cartésianisme mal compris.
2. Un anticléricalisme latent.
Les « miracles » sont une des preuves avancées pour justifier la religion, et les milieux scientifiques, qui ont
tant souffert de l'emprise de la religion, rejettent le « bébé avec l'eau du bain » : les vrais phénomènes
paranormaux avec les mystifications et les croyances.
Après tout, pour pouvoir dire que ces phénomènes existent, il faut en avoir la preuve. Non pas des études
statistiques, des témoignages, souvent sujets à caution : « La lanterne de l'expérience n'éclaire que celui qui la
porte. » Non. Jouons plutôt les saint Thomas : il faut toucher, mieux, « vivre » la preuve.