Le grand dictionnaire de cuisine


A Paris, ils ne comptent pas plus de quatre-vingt-dix à cent ans. Ils ne peuvent donc pas invoquer leur antiquité à l’appui de leur noblesse.
Les restaurateurs descendent en droite ligne des cabaretiers-taverniers, et de tout temps il y a eu des boutiques où l’on vendait du vin, et d’autres où l’on donnait à manger. Celles ou l’on vendait du vin s’appelaient cabarets; celles où l’on vendait à manger s’appelaient tavernes. La profession des marchands de vin est une des plus anciennes qui subsistent dans la capitale.

Boileau leur donne des statuts dès 1264, mais ils ne furent érigés en corps de communauté que trois cent trente-cinq ans après. Alors on les divisa en quatre classes: hôteliers, cabaretiers, taverniers, marchands de vin à pot. Les marchands de vin à pot étaient ceux qui vendaient le vin en détail, sans cependant tenir taverne. On ne pouvait boire chez eux celui qu’on y achetait, il fallait l’emporter.
A la grille extérieure de la boutique était pratiquée une ouverture par laquelle l’acheteur passait son pot vide et le reprenait lorsqu’il était plein. De cet usage il n’existe plus que les grilles que l’on voit encore faire partie de la devanture des marchands de vin.