C’était là qu’elle s’était éteinte, c’était là qu’elle devait renaître. Rome, privilégiée entre toutes les villes, eut deux civilisations, toutes les deux brillantes: sa civilisation guerrière, sa civilisation chrétienne.
Après le luxe de ses généraux et de ses empereurs, elle eut celui de ses cardinaux et de ses papes. L’Italie regagnait par le commerce les richesses qu’autrefois elle avait conquises par les armes. Comme elle avait eu ses gourmands païens, ses Lucullus, ses Hortensius, ses Apicius, ses Antoine, ses Pollion, elle a ses gourmands chrétiens, son Léonard de Vinci, son Tintoret, son Titien, son Paul Véronèse, son Raphaël, son Baccio Bandinelli, son Guido Reni; si bien qu’elle n’est bientôt plus assez grande pour contenir cette civilisation nouvelle et qu’elle déborde sur la France.