- Ma chère Julienne, lui dis-je, amusez-vous à faire du paysage.
- Mais je ne sais pas peindre? me dit la pauvre fille.
- Bon, lui dis-je, pour faire du paysage, il n’y a pas besoin de savoir peindre; il s’agit seulement de faire des lignes droites qui représentent des troncs d’arbres, et une espèce de barbouillage vert avec des nuances qui représente le feuillage.
- Mais je ne sais pas peindre? me dit la pauvre fille.
- Bon, lui dis-je, pour faire du paysage, il n’y a pas besoin de savoir peindre; il s’agit seulement de faire des lignes droites qui représentent des troncs d’arbres, et une espèce de barbouillage vert avec des nuances qui représente le feuillage.
Tenez, tenez: moi, qui n’ai jamais manié un pinceau, je vous apporterai demain une boîte à couleurs, une toile de trente-six et une lithographie coloriée représentant une forêt, et je vous donnerai votre première leçon. Les jours où vous aurez eu du beau temps, c’est-à- dire où Célimène aura été aimable, vous ferez les troncs d’arbres, c’est-à- dire que vous tirerez les lignes droites; mais les jours d’orage, les jours où Célimène aura grondé, vous ferez le feuillage, c’est-à-dire que vous laisserez à votre main tremblante de colère son mouvement fébrile. Si elle s’en aperçoit et qu’elle demande ce que vous faites, vous lui répondrez que ce sont les feuilles d’un chêne; elle n’aura rien à dire; vous jurerez tout bas; et votre colère passera sur la toile.»