Comment provoquer le phénomène

Comment provoquer le phénomène
Pour faire naître la faculté de la double vue, il suffit, en principe, d’établir une association entre l’image, point de départ, et le lieu ou la personne qu’on désire faire voir. Pour cela, on évoque dans le cerveau du sujet toutes les transitions nécessaires, de manière à lui donner un fil conducteur. Par exemple,
si je lui demande de visiter le bureau de M. X., qu’il ne connaît pas, mais que je connais, je lui dis de penser à moi, puis à M. X. par mon intermédiaire, ensuite à la maison de X., enfin à son bureau. Comme le sujet n’est plus dans son subconscient, en vertu des opérations préliminaires, la pensée de ma propre image le conduit à percevoir, non les associations qui sont dans son souvenir, mais celles qui me sont personnelles, et entre autres celles de X. que je lui ai suggérées. Il entre ainsi dans mon ambiance, passe ensuite dans celle de X., de là dans celle de la maison et finalement prend notion du local qui lui est indiqué ; les détails du bureau surgissent alors spontanément et il n’a que l’embarras du choix pour les décrire. Cette opération est plus facile qu’on ne le pense. Lorsque la personne est douée pour la voyance, cas fréquent pour la femme, le phénomène de double vue se manifeste presque immédiatement ; il arrive même que les images spontanées et inconnues évoquées par les premiers mots de l’opérateur, dans la phase du début, correspondent à des lieux ou des scènes réelles, totalement ignorés du sujet. Le  mot château, par exemple, fait surgir l’image d’un château existant réellement en France ou ailleurs, que le hasard des courants a relié au cerveau du sujet, et on vérifie par la suite que l’image est conforme à la réalité, ou que la scène s’accomplissait effectivement au moment de la vision. Lorsque, au contraire, la personne est difficile à entraîner, on opère sur un champ plus restreint que celui que j’ai indiqué d’abord ; on multiplie les transitions et les associations de détail. On commence à lui faire visiter un lieu familier et proche, comme une pièce voisine de celle où elle se tient, puis un local moins connu et ainsi de suite. Cette méthode progressive réussit toujours, pourvu que le sujet et l’expérimentateur aient la patience voulue ; ce n’est qu’une question de transition.