Le règne des caprices
Sous la dénomination « le règne des caprices » Théodule Ribot a placé les malades qui agissent sans réfléchir et dont les actions sont par conséquent automatiques et en quelque sorte réflexes. On assiste alors,
chez eux, à une véritable dissolution de la volonté ou à une impuissance de celle-ci à se constituer. Cette maladie du vouloir se rencontre particulièrement chez les hystériques qui passent avec une incroyable rapidité de la joie à la tristesse ou du rire aux pleurs.Sous la dénomination « le règne des caprices » Théodule Ribot a placé les malades qui agissent sans réfléchir et dont les actions sont par conséquent automatiques et en quelque sorte réflexes. On assiste alors,
L'exagération de cet état conduit aux phénomènes hypnotiques*, au somnambulisme* et à l'extase dans lesquels il y a, semble-t-il, anéantissement de la volonté. Mais, comme nous l'avons abondamment montré dans quelques-uns de nos ouvrages, il convient d'être extrêmement prudent dans l'examen et dans l'interprétation de ces phénomènes où se mêlent souvent, et parfois d'une façon inextricable, le trouble névropathique réel, le pithiatisme* et la simulation consciente. Ce qui n'empêche pas d'ailleurs, loin de là, l'existence d'un hypnotisme « vrai » et de « purs » états somnambuliques et extatiques.
Quoi qu'il en soit, on peut dire, en règle générale, que les maladies de la volonté (qu'elles soient réelles ou plus ou moins simulées) vont de pair avec l'affaiblissement de la synthèse mentale. Elles sont un stigmate essentiel de la psychasthénie. On constate, dans ce cas, la perte de la fonction du réel. Les malades savent vouloir intérieurement, mentalement, selon les exigences de la raison, mais ils sont incapables de passer à l'exécution des actes projetés.
Toutefois, le rôle de l'automatisme peut être très impor-tant dans ces troubles psychiatriques et il est parfois capable de les masquer dans une certaine mesure.
Ainsi, comme l'indique le docteur Ch. Blondel dans le Nouveau Traité de Psychologie de G. Dumas, « tel dément sénile, tombé dans l'enfance, amnésique et radoteur, conserve en ses relations mondaines une courtoisie parfaite dans le ton et dans les manières, garde à sa disposition une sorte de langage réflexe qui lui permet de soutenir une conversation banale et, au besoin, de placer quelquefois un mot juste dans une conversation plus soutenue, continue à lire les journaux, à jouer aux cartes, à se mêler à la vie sans que ceux qui le fréquentent et même vivent avec lui se rendent compte à quel point il est absent de lui-même et de ses actes ».
De même, le paralytique* général continue souvent à exercer sa profession longtemps après être entré définitivement dans la démence. Dans un ordre de faits voisins, les automatismes confusionnels, de l'alcoolique par exemple ou de l'épileptique, malgré l'étrangeté, l'incohérence, la brutalité, et, par conséquent, le caractère évidemment morbide des actes qui les manifestent, démontrent l'extrême complexité des mécanismes de tout ordre que la vie collective avec ses exigences est capable de monter en nous, puisque, livrés à eux-mêmes, alors que la conscience est assoupie ou absente, ils peuvent se dérouler intégralement et même se composer entre eux, pour donner une activité se prolongeant dans le temps et se développant dans l'espace.
Ainsi, comme l'indique le docteur Ch. Blondel dans le Nouveau Traité de Psychologie de G. Dumas, « tel dément sénile, tombé dans l'enfance, amnésique et radoteur, conserve en ses relations mondaines une courtoisie parfaite dans le ton et dans les manières, garde à sa disposition une sorte de langage réflexe qui lui permet de soutenir une conversation banale et, au besoin, de placer quelquefois un mot juste dans une conversation plus soutenue, continue à lire les journaux, à jouer aux cartes, à se mêler à la vie sans que ceux qui le fréquentent et même vivent avec lui se rendent compte à quel point il est absent de lui-même et de ses actes ».
De même, le paralytique* général continue souvent à exercer sa profession longtemps après être entré définitivement dans la démence. Dans un ordre de faits voisins, les automatismes confusionnels, de l'alcoolique par exemple ou de l'épileptique, malgré l'étrangeté, l'incohérence, la brutalité, et, par conséquent, le caractère évidemment morbide des actes qui les manifestent, démontrent l'extrême complexité des mécanismes de tout ordre que la vie collective avec ses exigences est capable de monter en nous, puisque, livrés à eux-mêmes, alors que la conscience est assoupie ou absente, ils peuvent se dérouler intégralement et même se composer entre eux, pour donner une activité se prolongeant dans le temps et se développant dans l'espace.