Les limites de la volonté
Enfin, la volonté trouve ses limites en elle-même et hors d'elle-même.
C'est ainsi qu'elle a souvent à lutter contre l'irréflexion, contre les inclinations naturelles, contre les habitudes et contre la mémoire. En ce qui concerne cette dernière occur-rence, il est banal que le rappel des souvenirs peut nous échapper malgré la volonté que nous avons de nous les remémorer.
Le fait ou le mot rebelles sont, comme on le dit couramment, « sur le bout de la langue », mais ils résistent à nos efforts volontaires. Ils reviendront généralement à l'esprit quand nous n'y penserons plus par suite d'un travail mental automatique et inconscient.Enfin, la volonté trouve ses limites en elle-même et hors d'elle-même.
C'est ainsi qu'elle a souvent à lutter contre l'irréflexion, contre les inclinations naturelles, contre les habitudes et contre la mémoire. En ce qui concerne cette dernière occur-rence, il est banal que le rappel des souvenirs peut nous échapper malgré la volonté que nous avons de nous les remémorer.
En fait, les limites les plus solides et les moins franchissables à notre volonté sont en dehors d'elle-même.
Il est impossible, par exemple, d'empêcher, par l'action de la volonté, la combinaison d'un acide avec une base lorsque ces deux corps sont mis en contact, d'arrêter la vie d'un organisme, d'annuler la pesanteur. La volonté se heurte alors à des lois naturelles inflexibles.
Mais l'homme obéit à la nature pour mieux lui commander, et, à cet effet, il s'applique à connaître les lois qui la régissent afin de les utiliser. S'il est incapable d'empêcher, comme dans le cas précité, la combinaison de deux corps ayant entre eux des affinités chimiques, il peut se servir de cette propriété pour fabriquer des corps nouveaux. S'il ne peut commander directement à la vie, il lui est néanmoins possible, grâce à une hygiène convenable et à un entraînement mental approprié, d'agir sur certains phénomènes vitaux. De même, s'il lui est impossible de se soustraire directement à la pesanteur, il peut lui opposer d'autres forces susceptibles de l'équilibrer ou de la dépasser.
A ce point de vue, la puissance du vouloir humain, dirigé par la raison, par la connaissance et par la science, est presque illimitée et on ne saurait dire, étant donné les conquêtes scientifiques actuelles, où elle s'arrêtera. Il est de l'essence même de la volonté d'aller toujours plus haut et plus loin dans la voie du progrès. Mais hélas! s'il est exact que par la raison, la science et la volonté, l'homme devient de plus en plus maître de la nature, il faut reconnaître aussi qu'il est à la merci d'un grain de sable ou d'un caillot san-guin. Cette grandeur sublime et cette pitoyable misère de l'homme ont, on le sait, inspiré à Pascal ses plus belles pensées.
A ce point de vue, la puissance du vouloir humain, dirigé par la raison, par la connaissance et par la science, est presque illimitée et on ne saurait dire, étant donné les conquêtes scientifiques actuelles, où elle s'arrêtera. Il est de l'essence même de la volonté d'aller toujours plus haut et plus loin dans la voie du progrès. Mais hélas! s'il est exact que par la raison, la science et la volonté, l'homme devient de plus en plus maître de la nature, il faut reconnaître aussi qu'il est à la merci d'un grain de sable ou d'un caillot san-guin. Cette grandeur sublime et cette pitoyable misère de l'homme ont, on le sait, inspiré à Pascal ses plus belles pensées.