Les visions du passé et celles de l’avenir sont-elles différentes ?


Les visions du passé et celles de l’avenir sont-elles différentes ?
Il y a cependant une différence essentielle entre les visions du passé et celles de l’avenir. Les premières sont les plus faciles à obtenir,
parce qu’elles concernent des événements réalisés, dont les images composantes sont, par conséquent, associées définitivement. Les secondes exigent un effort de combinaison et n’apparaissent que comme des possibilités ou des tendances ; elles ne diffèrent pas des autres images par la netteté visuelle, qui ne dépend que du rétrécissement plus ou moins grand de la conscience, mais par la manière dont se fait la résultante des courants, qui par leur convergence provoquent l’apparition de la scène à venir. Le sujet perçoit, en effet, dans l’ambiance de toute personne un amas d’images flottantes, qui impliquent différentes possibilités d’événements futurs selon leur situation respective et dont les combinaisons finales dépendent d’influences multiples. C’est pourquoi le sujet, dans la prémonition, est obligé d’établir une sorte de jugement instantané pour fixer l’association probable des éléments qui rentrent dans la question posée ; il opère comme pour les jugements ordinaires, avec cette différence qu’il possède des moyens d’appréciation plus subtils et plus profonds que ceux dont nous disposons dans la vie courante. Dans certains cas, le travail d’appréciation lui est évité, et il n’a qu’à regarder ; l’image de la scène future se présente d’elle-même dans le champ de la vision interne ; cela se produit lorsque l’événement à venir est nettement écrit dans le mental de ceux  qui vont le réaliser, ou lorsqu’il est une forme pensée émanée de centres de conscience qui ont déjà fait le travail de combinaison, ou enfin lorsqu’il a un caractère de fatalité. Mais, en général, les voyantes ne considèrent jamais l’avenir comme rigoureusement déterminé ; c’est pourquoi les prémonitions comportent souvent des erreurs et doivent toujours être envisagées comme de simples probabilités. Ainsi les pronostics qui m’ont été faits sur la guerre ne se sont pas tous réalisés ; par exemple, plusieurs voyantes n’ont pas eu conscience de la révolution russe et voyaient la fin de la guerre déterminée par les armées russes ; leurs combinaisons s’étaient faites avec des éléments incomplets.