CONCLUSION


CONCLUSION
En général, nous vivons dans le désordre de nos sensations et de nos émotions, capables tout au plus d’exercer sur elles une domination imparfaite et éphémère,
et nous sommes impuissants à utiliser les richesses latentes de notre nature. Notre cerveau travaille avec incohérence et ressemble au château de la Belle au Bois Dormant ; enveloppé par l’inextricable maquis des soucis et des préoccupations journalières, il dissimule, en son intérieur, une multitude de facultés endormies. Mais aucune force ne demeure impénétrable au géomètre qui, par ses repères et ses bases
précises, en détermine l’accès et les chemins de parcours. De même, l’étude de nos réactions sensitivo-motrices telle qu’elle est pratiquée dans la psychophysique, dégage les éléments essentiels de notre mental, les précise, les coordonne et fait apparaître des états de conscience nouveaux, ou rend permanentes des facultés dont la manifestation n’est qu’accidentelle, comme celle de la clairvoyance.
L’élément le plus essentiel de notre mental est la sensation qui résulte de notre réaction consciente au choc des ondes ou courants émis par les principaux résonateurs de notre ambiance, comme la lumière, le son, les odeurs, etc. Dans la vie ordinaire ces résonateurs ne sont jamais isolés ; leur ensemble provoque des groupes de sensations qu’on appelle des images. Ces images, suivant le jeu perpétuellement changeant des excitants, forment des scènes qui se modifient rapidement, tout en laissant des traces, qui permettent de les retrouver par le souvenir, et qui, en s’accumulant avec les années, constituent ce qu’on appelle le subconscient.
De plus, ces images s’interpénètrent ou se confondent, en raison de la similarité des courants qui les constituent, et peuvent s’associer par contiguïté dans le temps ou l’espace.
Ainsi le rappel d’un banc évoque telle ou telle circonstance, tel ou tel accessoire, auquel il s’est lié, comme un jardin ou une rue. Le jeu fantaisiste, en apparence du moins, de ces images constitue l’imagination. Celle-ci est passive lorsque les images
surgissent spontanément comme dans le rêve ; elle est active lorsqu’elle est provoquée par la volonté, comme dans la conception d’un roman. Mais dans l’un et l’autre cas, l’apparition de l’image implique toujours une association avec la précédente ; c’est pourquoi le contraste, c’est-à-dire l’apparition d’une image sans lien avec l’image antérieure ne peut résulter que d’une action extérieure à nous, et c’est une des raisons qui motive l’intervention d’un instructeur dans le développement de la clairvoyance.
Donc, il y a, d’une part, l’image première, qui est la réaction directe de notre être à un faisceau de courants et, d’autre part, l’image seconde, reflet de l’image première, maintenue à travers le temps par la mémoire et qui est évoquée soit par association, soit par contraste ; mais, tandis que l’image première est due à la réceptivité d’un courant et à son interprétation par notre conscience, l’image seconde naît en nous et s’irradie à travers l’espace, comme le démontrent les phénomènes de télépathie et l’étude des réactions sensitivomotrices.
Si bien que notre cerveau fonctionne comme un appareil de radio, tantôt comme récepteur, tantôt comme émetteur.