Des progrès souvent surprenants


Des progrès souvent surprenants
Lorsque cette phase de début difficile comme toutes les périodes de démarrage, est dépassée, le progrès est indéfini et les résultats obtenus par l’exercice continu de la faculté, confinent au merveilleux.
Un sujet, bien entraîné pour la double vue, diminue le temps qu’il met pour trouver l’image de l’objet, du lieu ou de la personne qu’on lui indique au point de répondre instantanément ; il arrive ensuite à se passer de l’expérimentateur et à faire la concentration mentale par simple volonté, et, comme il conserve toujours la conscience de ses actes, il peut pratiquer la double vue en pleine conversation, entre deux mots, sans que l’interlocuteur s’en aperçoive. La vision cherchée, s’il s’agit d’un lieu, le sentiment psychologique, s’il s’agit d’un caractère, le traversent comme un éclair, se fixent dans sa mémoire et il lui suffit d’analyser son impression pour en déduire ce qui lui convient. Il peut de même saisir nettement toutes les préoccupations des assistants et faire des lectures de pensées très précises.
Le sujet entraîné à la vision rétrospective ou prémonitoire manifeste une faculté encore plus remarquable. Certaines personnes arrivent à embrasser d’un coup d’oeil le passé et l’avenir de la Terre et peuvent même dépasser le champ terrestre pour voir sur les autres planètes. Tel sujet m’a décrit les premières apparitions de la vie, les moeurs des animaux antédiluviens avec une netteté saisissante, qui surpasse amplement les données de la science tout en les éclaircissant.
D’autres sujets interrogés sur les mondes futurs m’ont dépeint la forme des sociétés de l’avenir, leurs moeurs, leurs industries, leur vie détaillée avec une concordance réciproque d’autant plus surprenante qu’ils ne se connaissaient pas entre eux. Non seulement leurs conceptions étaient inattendues, originales et hors de leurs esprits et du mien, mais les organisations matérielles, les solutions morales, entrevues pour le futur étaient incontestablement supérieures à ce que nous étions, eux ou moi, capables d’imaginer. Non seulement il n’y avait aucune divergence entre leurs descriptions, mais certaines d’entre elles, concernant, par exemple, des machines de l’avenir, des détails de costume, étaient données en partie par l’un et complétées par l’autre, quelquefois après un long intervalle de temps. Il faut donc bien admettre qu’elles ne résultaient pas d’un travail de leur subconscient, mais qu’elles émanaient d’une source indépendante d’eux-mêmes, comme si le futur annoncé était préexistant, ou du moins en élaboration dans le cerveau de la terre. Ces visions d’ailleurs n’impliquent aucun fatalisme, car les sujets ajoutaient qu’elles ne donnaient pas la certitude de ce qui doit arriver, mais qu’étant conformes à la logique et aux tendances de l’humanité, elles avaient un caractère de grande probabilité.