Une richesse de coloris incomparable


Une richesse de coloris incomparable
L’exploration de l’invisible, pour un sujet entraîné, surpasse comme intérêt les données des précédentes facultés.

Ces modes vibratoires en nombre illimité, avec leurs combinaisons incalculables, auxquels j’ai déjà fait allusion, et que la science nous laisse soupçonner, deviennent peu à peu sensibles et engendrent des sensations et des perceptions inconcevables à notre entendement. Les images, qui étaient pâles et imprécises au début de l’entraînement, offrent une richesse de coloris incomparable ; elles semblent tissées dans la lumière même et leur éclat, qui croît graduellement avec la montée du sujet, devient insoutenable lorsque celle-ci dépasse son degré d’évolution. Les scènes entrevues, terrifiantes, dans les plans bas, deviennent admirables dans les hautes régions, où elles sont composées avec une harmonie parfaite. Le monde du merveilleux, aux transformations féeriques incessantes, aux innombrables variétés d’êtres et de formes, se présente aux yeux du sujet dans sa splendeur. Aussi la simple pensée de retour à la vie objective lui cause-t-il un véritable chagrin. Dans ces plans supérieurs, même les sensations les plus simples, celles qui résultent d’une simple transposition des vibrations terrestres élémentaires, sont curieuses à noter.
Par exemple, un sujet « entendait les pensées harmonieuses émanées de la terre ; il percevait leurs vibrations comme des sonorités qui rappelaient à la fois, quoique avec plus de pureté et de délicatesse, celles de la harpe et du cristal. Il avait le sentiment d’être plongé dans une mer d’harmonie inconcevable et il lui suffisait de fixer son attention sur une de ces sonorités pour saisir toute la profondeur de la pensée correspondante ». Plus haut encore, les formes disparaissent et les impressions deviennent d’une plénitude et d’une étendue qui ne peuvent se dépeindre avec les expressions si pauvres de notre langage terrestre. La plupart de ceux qui n’ont pas assisté à ces scènes de voyance et qui n’en connaissent que le récit demeurent incrédules et attribuent aux fantaisies de l’imagination ces extraordinaires visions. Cependant ces descriptions impliquent une faculté de composition esthétique supérieure à la mentalité du sujet : elles ne sont nullement incompatibles avec les hypothèses permises par la science, et comme elles se retrouvent chez toute personne convenablement entraînée, quel que soit l’opérateur, il faut bien admettre qu’elles prennent leur base hors du sujet ; mais l’homme conçoit difficilement ce qu’il n’a pas ressenti ; il préfère nier ce qui gêne son entendement ou en soulager sa philosophie par une explication facile.