Les Secrets de l’Énergie

Je ne saurais compter les jours et les nuits d'attente stérile. J'étais un arbre mort. Jusqu'au jour où, réalisant que l'avenir était complètement bouché, je me dis que je faisais fausse route et décidai de faire appel au passé.
Comment étais-je parvenu à traiter la douleur d'autrui ? Par voie d'intégration, sous une forme ou une autre. Comme il y avait similitude entre la douleur et les ténèbres, j'emploierais le même procédé pour atteindre la lumière, qui était joie et guérison. Je me laisserais couler dans les ténèbres jusqu'à dissolution. Cette humilité absolue commanderait une renaissance.
Sans doute fut-ce pour avoir mentalement opté pour cette décision qu'un soir, m'endormant, hanté comme d'habitude par mon problème, je me sentis glisser dans l'épaisseur ouatée d'une lumière blanche. 
Du centre de gravité que je représentais à mon insu partirent des rayons de couleurs multiples qui se décomposèrent, ondulèrent et s'entremêlèrent pour se diviser à nouveau.
Ma joie fut intense. Comme toujours la découverte se réalisait en dehors du chercheur.
J'eus pour première préoccupation de faire pénétrer en moi cette lumière qui m'hospitalisait. Elle se forma en éventail, transparent d'abord puis d'une éclatante splendeur.
Je répétai plusieurs fois de suite cette expérience lumineuse. 
J'avais l'intention, dès que je me sentirais maître des rayons qu'elle suscitait, de les adapter à une thérapeutique mentale.
Un nouvel exercice me fut suggéré, qui avait pour but de développer mes capacités dans ce domaine.
Dès le réveil, je projetais une fusée mentale aussi loin et aussi haut que possible. Puis, l'effort m'ayant épuisé, je me laissais aller, complètement décontracté, l'esprit vide. Je sentais alors une retombée d'étincelles piqueter mon corps en joyeux aiguillons. Et cela déclenchait en moi le regain immédiat d'action.
A reprendre cette gymnastique tous les matins, il arriva qu'au bout de quelques semaines d'entraînement mon corps et mon esprit s'étaient sensibilisés à tel point qu'ils détectaient d'office la moindre radiation, la plus petite luminosité émises par un autre corps ou un autre esprit.
A quoi s'ajoutait la capacité instinctive d'en décoder le langage. Si j'évoquais un être en réaction colorée, sa réaction physique ou mentale me revenait instantanément comme la fleur envoie sa couleur au regard qui la découvre.
L'intérêt de cette réaction est que cela me permettait de déceler tant ce qui affectait un individu que ce dont il était menacé. Et cela par simple altération de teintes.
Le problème majeur demeurait, qui était d'établir une méthode de travail et d'en énumérer les règles.
Projeter un rayon coloré dans une direction donnée, selon une vitesse précise et la densité adaptée au cas particulier, je m'en sentais capable maintenant. Un effort de pensée soutenu par la décision intérieure me suffisait amplement.
En voici le processus: il fallait évoquer le malade en question, soit en corps physique si je le connaissais, soit dans son corps subtil - ce qui, étant donné mon tempérament, m'était plus agréable - et le soumettre à de légers picotements de couleurs diverses, tout en observant attentivement ses réactions successives pour chaque couleur.
Sitôt que l'un de ces attouchements me paraissait bien accueilli, il arrivait même que la couleur fût immédiatement maintenue en place par l'instinct de conservation du malade - je décantais cette couleur de son environnement et j'en assurais un contact continu avec le point de souffrance ou la lésion. Ceci sans me départir une seconde de l'observation la plus attentive. Car c'était l'observation minutieuse du détail inattendu qui garantissait la réussite.
A ce stade, sûr des réactions, si je voulais appliquer un traitement de longue haleine, il me fallait préparer le terrain.
La préparation du terrain est aussi nécessaire que le labour avant les semailles. Le terrain commande la densité du rayon qui doit être à l'inverse de la sensibilité du malade. Il est clair qu'une souffrance par hyper ne peut être traitée comme une souffrance par hypo.
Un centre nerveux altéré, une surface de peau abîmée, un membre paralysé auront avantage à recevoir, en tant que préparation du terrain, le crépitement de lumière blanche à la puissance 1, 2 ou 3 suivant gravité, inversement proportionnel à la gravité du mal.
Plus le cas est grave et la lésion avancée et plus il faut mesurer la densité de l'envoi et prendre des précautions d'approche. Faute de quoi on risquerait d'aggraver le mal au lieu de le guérir.
Le crépitement numéro 1 prend l'apparence de gouttelettes blanchâtres, un peu transparentes, qui sont instantanément absorbées par la peau.
Le crépitement numéro 2 est formé de pointes multicolores où dominent le blanc, le vert pâle et le violet.
Le numéro 3, le plus fort, est délicat à employer mais souverainement efficace. Ce sont des gouttes d'or fondu dont le contact - d'après témoignages - procure un invraisemblable bien-être. On ne doit s'en servir que dans les cas extrêmes. Il constitue la revitalisation de réserve.
Une fois le terrain étudié et préparé, et les réactions vérifiées, on peut commencer à projeter les rayons. 
Après avoir décanté de l'atmosphère environnante le rayon choisi» on le dirige sur la partie à soigner.
La réaction qui permet de classer la nature et la gravité du mal peut être vive, douloureuse, renvoyée en boomerang, ou bien se produire lentement, difficilement, après une période d'inertie et avec des temps d'arrêt.
Nous devons considérer que la lumière est une et que ses aspects divers s'ordonnent selon l'état du corps qui la reçoit.
On a remarqué, par exemple, que les tumeurs absorbent volontiers le bleu et que le bleu intense les réduits comme du radium.
Les organes dévitalisés gardent, sous la lumière, un aspect translucide, à la fois terne et mou. Ils repoussent toute couleur jusqu'au moment où, suffisamment revitalisés par fluide magnétique, ils boivent le rayon et en font une nourriture.
Les organes enflammés ont une coloration qui va du rouge le plus sombre au rose sang de pigeon dès que se produit un mieux.
Les organes gravement attaqués - comme par le cancer - sont noirs. Plus la maladie est mortelle et plus elle se présente comme une boue qui refuse de se laisser pénétrer par la lumière. Lorsqu'on parvient à la traverser, la guérison se révèle possible.
Dans les affections nerveuses le corps se protège de la lumière qu'on lui envoie par des espèces de décharges en forme d'éclairs incolores.
Dans ce cas particulier, il ne faut pas se servir des rayons directs mais inonder le corps d'une nappe lumineuse. Là aussi on a souvent l'impression de voir la lumière tourner en boue. A la guérison, cette nappe étale est devenue toute claire, d'un blanc strié de mauve.
Quand le malade est de bonne volonté et montre de la confiance, le travail est éminemment simplifié. Une fois le terrain préparé, et la couleur choisie dirigée sur le point voulu, le contact se maintient de lui-même et se renouvelle. Il suffira de vérifier de temps à autre la décroissance de la maladie pour augmenter ou réduire, suivant le cas, la densité de la lumière.
On peut crier victoire lorsqu'on s'aperçoit que le malade n'absorbe plus la lumière mais la rayonne. Il se l'est appropriée. Dès lors il devient conscient de ses responsabilités qu'il va transformer en réalisations.
Ceci suffit à lui assurer la réussite dans tous les domaines qui l'intéressent.