Un Terrain Vague
Par droit de naissance, tu possèdes, toi qui lis ces lignes, sans avoir eu à le négocier ou à le payer, ton propre terrain. Tu l'as reçu en cadeau. Et c'est au coeur de cette vaste éten-due, dans les limites que toi seul voudras bien lui donner, que se déroulera le reste de ta vie.
Par droit de naissance, tu possèdes, toi qui lis ces lignes, sans avoir eu à le négocier ou à le payer, ton propre terrain. Tu l'as reçu en cadeau. Et c'est au coeur de cette vaste éten-due, dans les limites que toi seul voudras bien lui donner, que se déroulera le reste de ta vie.
Peut-être as-tu cru que le terme « terrain vague » ne désignait qu'un quelconque bout de terre, ravagé et impropre à la culture, dont personne ne voudrait. Mais il n'en est rien.
Lorsque tu es né, la Grande Puissance Créatrice de tout Bien, Dieu selon ta conception, n'a pas fait de distinction pour toi. Elle n'a pas jugé que tu méritais plus ou moins que tout autre individu, de quelque race ou couleur qu'il soit, habitant cette planète.
Cette Puissance miraculeuse t'a octroyé, sans aucun favoritisme ni aucune discrimination, le même droit à une vie prospère et pleinement heureuse qu'à n'importe qui d'autre.
Tu as hérité, par le seul fait de naître, d'un terrain parfait qui, à l'origine, n'avait rien de « vague ». Il était, comme il l'est encore et le sera toujours, de dimension infinie et le sol en était riche et fertile. Seules y pointaient les pousses fraîches et tendres de ton innocence. Il faisait éternellement beau dans cet espace qui était un reflet du plus parfait paradis que tu puisses concevoir.
Au cours de tes premières années, ignorant encore les règles essentielles du jardinage mental, ne pouvant toi-même prendre grand soin de ton lot, tu as dû permettre à d'autres d'y implanter leur propre culture.
Tu ne fus autorisé à y semer toi-même que les fleurs naïves de tes rires d'enfant et de tes joies toutes empreintes de pureté.