Le grand dictionnaire de cuisine

Des pages, et parfois la maîtresse de la maison et ses filles, présentaient aux convives des bassins d’argent qui servaient à se laver les mains; cela fait, on prenait place à table, et en se retirant on allait de nouveau se laver les mains dans une salle voisine. Si le maître tenait à honorer particulièrement un convive, il lui faisait passer sa propre coupe pleine. 


En Espagne, encore aujourd’hui, la maîtresse de la maison, quand elle veut vous faire une faveur, trempe ses lèvres dans son verre et vous l’envoie pour que vous le buviez à sa santé.
Nos pères disaient que, pour se bien porter, il fallait s’enivrer au moins une fois par mois. Le commerce, en s’établissant le long des côtes depuis le golfe du Bengale jusqu’à Dunkerque, changea complètement l’itinéraire des épices, qui nous arrivèrent de l’Inde, tandis que celles qui nous venaient d’Amérique traversaient l’Atlantique. Le commerce de l’Italie languit alors et disparut peu à peu; les découvertes scientifiques et surtout culinaires ne nous vinrent plus des Vénitiens, des Génois, des Florentins, mais des Portugais, des Allemands et des Espagnols.
Bayonne, Mayence et Francfort nous envoyèrent leurs jambons; Strasbourg fit fumer ses saucisses et son lard, et nous en approvisionna; Amsterdam nous expédia ses petits harengs, Hambourg son boeuf.