M. Dunand se crut foudroyé et resta sur le plancher, immobile et brisé comme les belles porcelaines de service:
quel souffle avait donc traversé le palais? Les écuyers tranchants étaient tremblants, les valets de pied effarés s’étaient enfuis, le maître d’hôtel éperdu s’était rendu chez le grand maréchal du palais pour invoquer ses conseils et en appeler à ses bontés. Duroc, dans sa parfaite tenue, paraissait froid et fier;
quel souffle avait donc traversé le palais? Les écuyers tranchants étaient tremblants, les valets de pied effarés s’étaient enfuis, le maître d’hôtel éperdu s’était rendu chez le grand maréchal du palais pour invoquer ses conseils et en appeler à ses bontés. Duroc, dans sa parfaite tenue, paraissait froid et fier;
mais il n’était ni l’un ni l’autre au fond; il écouta donc le récit de la scène. Quand il la connut, il sourit et dit à Dunand:
«Vous ne connaissez pas l’Empereur; si vous voulez m’en croire, vous irez sur-le-champ faire recommencer son déjeuner et le plat de crépinettes; vous n’êtes pour rien dans cet éclat; les affaires seules en sont cause. Quand l’Empereur aura fini, il vous demandera son déjeuner.»
Le pauvre maître d’hôtel ne se fit pas prier, et courut faire exécuter ce second déjeuner; Dunand le porta jusqu’à l’appartement, et Roustan le présenta. Ne voyant pas à ses côtés son affectionné serviteur, Napoléon demanda avec douceur et vivacité où il était et pourquoi il ne le servait pas. On l’appela.
«Vous ne connaissez pas l’Empereur; si vous voulez m’en croire, vous irez sur-le-champ faire recommencer son déjeuner et le plat de crépinettes; vous n’êtes pour rien dans cet éclat; les affaires seules en sont cause. Quand l’Empereur aura fini, il vous demandera son déjeuner.»
Le pauvre maître d’hôtel ne se fit pas prier, et courut faire exécuter ce second déjeuner; Dunand le porta jusqu’à l’appartement, et Roustan le présenta. Ne voyant pas à ses côtés son affectionné serviteur, Napoléon demanda avec douceur et vivacité où il était et pourquoi il ne le servait pas. On l’appela.