Ce jour-là, Murat et Bessière devaient déjeuner au palais; mais des affaires instantes les avaient éloignés de Paris. Le déjeuner se composait de six assiettes, sur lesquelles se trouvaient des côtelettes de veau, du poisson, de la volaille, du gibier, un entremets, des légumes et des oeufs à la coque.
L’Empereur venait d’avaler à sa manière et en une seconde quelques cuillerées de potage, quand, déclochant vivement la première assiette, il aperçut son plat favori; sa figure se contracta; il se leva, repoussa la table et la renversa, avec tout ce qui était dessus, sur un magnifique tapis d’Ispahan; il s’éloigna en agitant les bras, en élevant la voix et en jetant les unes sur les autres les portes de son cabinet.