Carême lui a dédié son Pâtissier royal, c’est-à-dire un de ses meilleurs livres. On a beaucoup parlé de la table de M. de Talleyrand; mais beaucoup des choses qu’on en a dites n’ont pas le mérite d’être exactes. Des premiers, M. de Talleyrand a pensé qu’une cuisine saine et méditée devait fortifier la santé et empêcher de graves maladies. Et, en effet, sa santé, pendant les quarante dernières années de sa vie, est un argument puissant faveur de cette opinion.
Toute l’Europe illustre, politique, savante, artistique, grands généraux, grands ministres, grands diplomates, grands poètes, sont venus s’asseoir à cette table, et pas un qui n’ait reconnu que c’était là où se pratiquait la plus large hospitalité. On y trouvait d’habitude M. de Fontanes, M. Joubert, M. Desrenaudes, le comte d’Auterive, et M.
de Montron, cet homme d’esprit que le XVIIe siècle nous a légué assez jeune encore pour que le XIXe pût l’apprécier.