Enfin, un homme de génie se trouva, qui, jugeant de l’opportunité d’une création nouvelle, comprit que, si un dîneur s’était présenté pour manger une aile de poulet, un autre ne pouvait manquer de se présenter pour manger la cuisse. La variété des mets, la fixité des prix, le soin donné au service, amèneraient la vogue chez celui qui commencerait avec ces trois qualités.
La Révolution, qui démolit tant de choses, créa de nouveaux restaurateurs: les maîtres d’hôtel et les cuisiniers des grands seigneurs, se voyant sans place par l’émigration de leurs maîtres, devinrent philanthropes et imaginèrent, ne sachant à quel saint se vouer, de faire participer tout le monde à leur science culinaire.
A la première restauration bourbonienne, en 1814, le restaurateur fit un grand pas. Beauvilliers apparut dans ses salons, en habit à la française et l’épée au côté.