La volonté et l’habitude
Comme nous le verrons dans le chapitre VII, l'éducation de la volonté est complétée par la création de bonnes habitudes. Il convient donc de préciser dans ce chapitre ce qu'est l'habitude.
Comme nous le verrons dans le chapitre VII, l'éducation de la volonté est complétée par la création de bonnes habitudes. Il convient donc de préciser dans ce chapitre ce qu'est l'habitude.
On peut dire qu'elle est une disposition à agir avec une facilité croissante par suite de la répétition des mêmes actes.
L'habitude commence par un acte volontaire, délibéré et réfléchi, pouvant exiger des tâtonnements et des hésita-tions ainsi qu'un certain effort parfois pénible. Il s'ensuit que cet acte primordial peut être laborieux à cause de l'effort qu'il provoque et des insuccès auxquels il expose.
Mais la condition principale de l'habitude est la répéti-tion qui, progressivement, l'enracine dans l'être.
A vrai dire, Leibnitz et de nombreux philosophes ont soutenu que l'habitude se forme dès le premier acte. En effet, en ce qui nous concerne, c'est-à-dire en ce qui concerne l'homme, si ce premier acte ne modifiait pas notre activité en donnant naissance à une habitude, nous serions, après l'avoir fait, tels que nous étions avant de le faire, et ainsi de suite, de sorte que l'habitude ne pourrait jamais s'établir. Au proverbe qui affirme qu' « une fois n'est pas coutume » s'oppose avec raison cet autre proverbe: « Il n'y a que le premier pas qui coûte ».
Sans doute, le philosophe Rauh a fait remarquer qu'il y a là « une application à la psychologie d'une prétendue nécessité logique qui peut fort bien ne correspondre à rien de réel ».
Mais, selon le principe que nous avons précédemment formulé, nous écartons ces discussions théoriques et nous retiendrons seulement, du point de vue pratique qui nous intéresse ici, que l'habitude n'est pas seulement pro-portionnée au nombre et à la fréquence des actes et qu'il suffit parfois d'un seul acte pour déterminer une habitude sinon ineffaçable, du moins très difficile à faire disparaître.
Ainsi que nous l'avons dit, l'activité habituelle a été, au début, délibérée et réfléchie, mais, à la longue, elle n'est plus que consciente, et, peu à peu, elle devient subconsciente, automatique à la manière de l'instinct. Les actes habituels n'exigent alors presque plus d'efforts; ils ont acquis une sûreté quasi infaillible. Ils sont devenus faciles et, par suite, agréables. L'être s'y complait et les recherche.
Mais la condition principale de l'habitude est la répéti-tion qui, progressivement, l'enracine dans l'être.
A vrai dire, Leibnitz et de nombreux philosophes ont soutenu que l'habitude se forme dès le premier acte. En effet, en ce qui nous concerne, c'est-à-dire en ce qui concerne l'homme, si ce premier acte ne modifiait pas notre activité en donnant naissance à une habitude, nous serions, après l'avoir fait, tels que nous étions avant de le faire, et ainsi de suite, de sorte que l'habitude ne pourrait jamais s'établir. Au proverbe qui affirme qu' « une fois n'est pas coutume » s'oppose avec raison cet autre proverbe: « Il n'y a que le premier pas qui coûte ».
Sans doute, le philosophe Rauh a fait remarquer qu'il y a là « une application à la psychologie d'une prétendue nécessité logique qui peut fort bien ne correspondre à rien de réel ».
Mais, selon le principe que nous avons précédemment formulé, nous écartons ces discussions théoriques et nous retiendrons seulement, du point de vue pratique qui nous intéresse ici, que l'habitude n'est pas seulement pro-portionnée au nombre et à la fréquence des actes et qu'il suffit parfois d'un seul acte pour déterminer une habitude sinon ineffaçable, du moins très difficile à faire disparaître.
Ainsi que nous l'avons dit, l'activité habituelle a été, au début, délibérée et réfléchie, mais, à la longue, elle n'est plus que consciente, et, peu à peu, elle devient subconsciente, automatique à la manière de l'instinct. Les actes habituels n'exigent alors presque plus d'efforts; ils ont acquis une sûreté quasi infaillible. Ils sont devenus faciles et, par suite, agréables. L'être s'y complait et les recherche.
Le domaine de l'habitude est aussi étendu que celui de la vie sous toutes ses formes: physique, intellectuelle et morale.
Ainsi, il y a des habitudes organiques. Le corps s'habitue ou plus exactement s'accoutume à certaines influences extérieures, par exemple au chaud, au froid, à un mode d'alimentation, à un médicament, à un toxique. A ce propos, on cite souvent le cas de Mithridate qui pouvait, dit-on, absorber impunément certains poisons violents. L'immunisation peut être rattachée à ce cas : elle consiste à rendre l'organisme réfractaire à une maladie déterminée.
Il existe de nombreuses habitudes motrices, comme par exemple les gestes et les actes que nous accomplissons chaque jour pour nous vêtir, nous dévêtir, etc., et d'autres plus spéciaux et plus compliqués tels que la natation, l'escrime, monter à bicyclette, conduire une auto, etc.
Ainsi, il y a des habitudes organiques. Le corps s'habitue ou plus exactement s'accoutume à certaines influences extérieures, par exemple au chaud, au froid, à un mode d'alimentation, à un médicament, à un toxique. A ce propos, on cite souvent le cas de Mithridate qui pouvait, dit-on, absorber impunément certains poisons violents. L'immunisation peut être rattachée à ce cas : elle consiste à rendre l'organisme réfractaire à une maladie déterminée.
Il existe de nombreuses habitudes motrices, comme par exemple les gestes et les actes que nous accomplissons chaque jour pour nous vêtir, nous dévêtir, etc., et d'autres plus spéciaux et plus compliqués tels que la natation, l'escrime, monter à bicyclette, conduire une auto, etc.