La volonté faculté sui generis
Comme nous l'avons souligné, les considérations précédentes sont insuffisantes, surtout si on les envisage isolément, pour interpréter l'acte volontaire et des psychologues classiques ne s'en sont pas, à juste titre, contentés.
Comme nous l'avons souligné, les considérations précédentes sont insuffisantes, surtout si on les envisage isolément, pour interpréter l'acte volontaire et des psychologues classiques ne s'en sont pas, à juste titre, contentés.
« Toutes ces solutions, écrit A. Cuvillier dans son Manuel de Philosophie, consistent, au fond, à dissoudre en quelque sorte la volonté en ses éléments, que ceux-ci soient d'ordre actif, affectif ou représentatif. Or il est clair que ces éléments sont la condition nécessaire de la volonté mais non sa condition suffisante. La volonté n'existerait pas sans eux, mais elle est elle-même autre chose qu'eux. Ainsi s'est-on trouvé conduit à faire de la volonté une puissance à part parmi les autres fonctions de l'esprit, une entité simple, agissant pour ainsi dire tout d'un bloc et sans que son exercice puisse comporter des degrés. »
Parmi les psychologues modernes, William James est un de ceux qui ont le plus explicitement attribué à la volonté un caractère sui generis. L'origine de l'activité volontaire est, pour lui, l'acte idéo-moteur. Mais ce qui caractérise la volonté proprement dite, c'est le fiat* volontaire, et celui-ci consiste essentiellement en un effort par lequel se trouve assurée la prépondérance dans la conscience.
Cette interprétation de l'acte volontaire peut se justifier dans une certaine mesure mais il convient de remarquer, d'une part, qu'elle n'est pas une explication, et, d'autre part, qu'il est tout à fait artificiel de séparer, dans la volonté, les motifs, les mobiles et l'exécution.
En définitive, nous retiendrons simplement que la volonté est une cause d'action.
Est-elle libre sans être déterminée? ou bien, étant déter-minée par des causes, n'est-elle pas libre? Ce sont là des problèmes beaucoup plus métaphysiques que pratiques et que, par conséquent, étant donné l'objet de notre livre, nous n'aborderons pas. Nous nous contenterons de prendre la croyance à la liberté comme un fait donné.