Utilisation des états du moi dans les relations interpersonnelles

Utilisation des états du moi dans les relations interpersonnelles
Communiquer, être en relation avec une autre personne implique une certaine adaptation à cette personne. 

La question est alors de s’adapter à l’autre tout en restant soi même. Cela est d’autant plus réalisable que nous sommes conscients de l’état du moi utilisé par notre interlocuteur : nous pouvons alors choisir, instinctivement ou en toute conscience, l’état de notre propre moi qui va lui répondre.
Parlant du respect, nous avons évoqué le bien fondé d’un mode de relation égalitaire. Vu sous l’angle de l’analyse transactionnelle, ce principe d’égalité garde toute sa pertinence.
En effet, si nous considérons les relations interpersonnelles comme des transactions entre les états du moi des personnes en relations, nous pouvons nous constater que deux types de relations peuvent s’établir :
a) les relations entre mêmes états du moi
- La relation Parent <-> Parent
Elle consiste essentiellement en « jeux sérieux » : il s’agit surtout d’échanger des points de vue et des considérations entre « gens convenables » sur toutes sortes de sujets « passe temps », et surtout sur autrui, avec une forte tendance à émettre des jugements.
Selon que les normes des deux Parents sont ou non compatibles, la relation peut être courtoise ou tourner à l’affrontement.
Dans le premier cas, elle peut apporter à chacun la satisfaction de voir ses normes, ses convictions confortées par autrui.
- La relation Adulte <-> Adulte
Elle est particulièrement équilibrée, apte à éviter les conflits ou à les résoudre et à traiter les problèmes de toute nature. C’est une relation avant tout basée sur l’efficacité, mais qui manque aussi de chaleur et d’entrain. Rappelons-nous que l’Adulte représente l’intellect : l’échange entre Adultes ne peut guère générer que des satisfactions d’ordre... intellectuel.
- La relation Enfant <-> Enfant

Voici une relation susceptible d’apporter de vives satisfactions, pour peu que les Enfants trouvent un terrain de jeu commun, que des émotions positives soient partagées, que la confiance règne.
C’est le cas par exemple lorsque nous nous distrayons entre amis, plaisantons entre collègues, vivons une relation amoureuse sur le mode du jeu bienveillant et chaleureux...
Le plaisir est alors ce qui caractérise essentiellement les échanges. Il s’agit de jouer ensemble, d’être dans le ressenti, l’émotion, la spontanéité.

Il peut se produire que la relation Enfant / Enfant tourne à l’aigre lorsque les désirs et attentes de l’un ne sont pas satisfaits ; peuvent alors entrer en jeu les côtés capricieux, coléreux, boudeurs ou rancuniers de l’Enfant. Car l’Enfant peut être lui aussi vecteur de l’ego, notamment sous forme d’égocentrisme. L’une de ses caractéristiques est de vouloir « tout, tout de suite »... avec le risque de vives contrariétés et de souffrances si ses désirs impatients ne sont pas comblés.
A contrario, une situation relationnelle particulièrement favorable est celle d’intimité, qui peut se définir comme la relation entre deux personnes dont les Enfants ont entièrement confiance l’un en l’autre et s’amusent avec l’assentiment de leurs Adultes et de leurs Parents.
b) les relations entre différents états du moi
- La relation Parent <-> Enfant
Lorsque c’est le Parent critique qui s’adresse à l’Enfant, la relation est de type dominant / dominé : soit c’est l’Enfant adapté soumis qui répond, soit c’est l’Enfant rebelle. Le déséquilibre de la relation crée automatiquement une tension et des frustrations chez l’Enfant, prometteuses de conflit rapide ou à retardement.
La relation Parent donnant / Enfant libre est bien adaptée aux cas où l’Enfant a besoin de réconfort et de soutien, à condition toutefois que ce soit l’aspect positif, bienveillant du Parent qui intervienne, et non son côté « sauveur ».
- La relation Adulte <-> Enfant
Cette relation est particulièrement adaptée à la pédagogie, l’Adulte fournissant des explications claires et rationnelles à

l’Enfant. N’utilisant pas l’ego, il ne se place pas au-dessus de l’Enfant mais se met à sa portée avec un souci d’efficacité.
Par ailleurs, comme dans le cas du dialogue intérieur, l’Adulte peut s’enquérir, sans émotion, des « états d’âme » de l’Enfant pour trouver remède à d’éventuelles difficultés.